Faire le tri : un acte de responsabilité

Gérer la donnée de façon responsable, c’est faire preuve de discernement. C’est accepter que certaines informations, une fois leur utilité épuisée, puissent être effacées. C’est aussi construire une culture où l’on valorise la qualité plutôt que la quantité, la pertinence plutôt que l’exhaustivité, une approche alignée avec les exigences croissantes en matière de durabilité.

Mais cette responsabilité s’exerce dans un cadre de plus en plus complexe. Des exigences légales, comme celles imposées par la nLPD, la GDPR, obligent les entreprises à supprimer certaines données pour rester conformes — tout en maintenant la capacité d’analyse statistique. Cela soulève des questions fondamentales : comment déterminer l’utilité réelle d’un attribut ? Comment sélectionner sans dégrader les usages ? Comment sécuriser ce processus et rassurer les métiers ?

Et si une donnée effacée s’avérait finalement essentielle ? La retrouver implique-t-elle de refaire appel à un prestataire, à quel coût, avec quel impact sur la continuité métier ? Le dilemme devient stratégique : comment valoriser une approche vertueuse de la donnée, comment mesurer sa contribution à la sobriété numérique, et comment récompenser les organisations qui intègrent ces enjeux dans leur gouvernance ?

Enfin, dans un contexte où les entreprises publient des rapports ESG, comment évalue-t-on le coût écologique d’une donnée ? L’absence de méthodologie claire sur ce point n’est-elle pas une faille à combler dans nos outils de pilotage et de responsabilité environnementale ?